Et voilà ! la dernière rencontre avec ma biographée vient de se terminer. Bien sûr, le livre n’est pas encore tout à fait achevé, mais nous n’allons plus nous revoir pour travailler ensemble autour de l’histoire d’Anne-Marie. Je m’arrête, au sens propre, au bord de la route pour écrire à mon tour sur la fin de cette aventure.
Ma première biographie m’avait pris neuf mois, le temps d’une grossesse, et j’avais aussi vécu ce temps de transition qui s’apparente à une mini-déprime post-partum… Ma seconde biographie a duré douze mois, parce que les entretiens devaient se tenir à un rythme différent. J’éprouve un pincement au cœur et j’ai du mal à laisser cette histoire de vie derrière moi : je l’ai écrite, mais elle ne m’appartient pas. Lâcher prise…
Alors que je rectifiais un dernier paragraphe, j’ai questionné ma cliente sur son ressenti par rapport à l’aventure de près d’un an que nous venons de vivre ensemble. Elle a eu l’air surprise : ravie d’avoir pu bénéficier de mon aide car cette grande raconteuse d’histoires n’a pas l’âme d’une secrétaire. Elle a aussi ajouté qu’elle était dépositaire d’une histoire qu’elle devait transmettre – c’est chose faite à présent – et que son histoire allait suivre un autre cours. Ce n’est donc pas la fin d’une histoire.
…l’autre cours de l’histoire !
Comme c’est juste ! Chaque lectrice ou lecteur va pouvoir y puiser ce qui fait écho pour sa vie, son histoire. L’histoire va être à la fois sujet et objet de nouvelles discussions familiales, ou de liens sociaux. Elle va se dire différemment, puisqu’elle existe sous forme d’un récit de vie, écrit.
Et j’ai pu aussi expérimenter chez mes clients, l’envie d’écrire une suite :
– certains souvenirs, des anecdotes qui n’ont pas été dites, révélées plus tard ;
– un deuxième tome, parce qu’il y a autre chose à faire surgir ;
Tout est possible ! les souvenirs s’écrivent au présent…
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