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Qui est l’auteur d’une biographie ?

Fév 6, 2024 | Biographe

En biographie comme dans d’autres types d’ouvrage, la question de l’auteur est simple et la réponse est évidente : c’est celui ou celle qui écrit. Mais en biographie familiale, c’est-à-dire celle que le biographe rédige pour une diffusion gratuite auprès des proches, celui qui écrit n’est pas le seul auteur. Le narrateur, la narratrice est aussi auteur.

Le législateur considère à juste titre que la matière du récit de vie (et souvent les illustrations) est fournie par la personne qui l’a vécue. Il est donc normal que cette personne soit considérée comme co-auteur de la biographie.

Dans le cas d’une biographie romancée, la problématique est la même bien que l’écrivain doive, dans ce cas, faire appel à l’imagination et construire le récit en respectant les codes liés au roman (le schéma narratif, les personnages, l’intrigue, la résolution finale, etc.).

Tant qu’il n’est pas question d’argent, tout se passe bien… mais quid de l’édition du livre ?

Faire éditer son livre

Je demande toujours à mes clients s’ils souhaitent que leur livre soit publié. Bien souvent les personnes ne savent pas qu’un livre publié et qu’on peut donc acheter en librairie a suivi un parcours défini. Le manuscrit a été présenté à plusieurs éditeurs et l’un peut choisir de l’imprimer à son compte, de le diffuser et d’en assurer la promotion.

Il ne faut pas se mentir : la proportion des récits de vie et des biographies parmi les livres publiés chaque année est infime… Gagner de l’argent en écrivant sa vie est illusoire car la biographie est un marché de niche et, à moins de s’appeler Prince Harry, l’auteur ne peut pas espérer en vendre un nombre important. De plus, la part de l’auteur sur la vente d’un livre est de 8 à 10 % (au mieux). Ainsi, pour un ouvrage vendu à 20 euros, seulement 2 euro lui reviennent. Je vous laisse calculer le nombre de livre qu’il faut écouler pour gagner 1000 euro…

C’est pourquoi je n’encourage pas mes clients à tenter l’aventure de l’édition. La plupart n’ont de toute façon aucune intention de rendre publique une vie qu’ils ou elles estiment (à tort !) peu intéressante. Je trouve que toute vie a sa richesse mais pour autant, la vendre et la rendre publique au plus grand nombre n’est pas une nécessité.

Si la question du droit d’auteur dont dispose tout biographe ne se pose pas ici, il n’en est pas de même pour d’autres types de projet.

Quid de la rémunération du droit d’auteur ?

De fait, la question se pose pour d’autres types d’histoires de vie qui ont valeur d’exemple ou qui apportent un regard spécifique (handicap, adoption, naissance d’un enfant prématuré ou porteur de handicap, événement traumatisant surmonté, parcours de sportif ou de chef d’entreprise, etc.). Toutefois, la personne devra garder en tête que le livre sera un outil pour diffuser un message et non un objet pour gagner de l’argent en tant que tel.

En tant que biographe et donc écrivain public, je cède par contrat mes droits pour ce qui concerne la vente ou la diffusion, la reproduction de l’ouvrage. En revanche, il y a une partie que je suis dans l’impossibilité de céder, même si je le souhaitais : la propriété intellectuelle. Quoi qu’il se passe, quoi que je fasse, si j’ai (co)écrit un ouvrage, je l’aurais toujours écrit. Et j’en suis donc responsable.

 

Ma responsabilité d’auteur

Au cours de ses dernières années d’activités d’écriture, j’ai rencontré trois expériences de personnes avec lesquelles je n’ai pas pu travailler :

        • une personne m’a raconté des bribes d’une vie qui semblait être – selon ses dires, à elle seule, un roman. Ce monsieur souhaitait me fournir la matière et que j’écrive de fait un vrai roman… en me rémunérant a posteriori avec les droits d’auteurs dont il voulait me céder l’intégralité !
        • une personne avait un projet de livre (en trois parties) pour lequel elle avait d’abord besoin que j’écrive son récit de vie dont elle se servirait pour produire elle-même les deux autres parties en création littéraire. Elle souhaitait faire publier son œuvre par l’intermédiaire de son réseau qui comptait un éditeur. Le contrat mentionnant notre statut de co-auteur du récit de vie l’a arrêtée.
        • Une personne souhaitait que j’écrive pour elle l’histoire de sa séparation conflictuelle avec son ex-épouse – son fils mineur étant impliqué dans leurs différends et l’affaire toujours en cours en justice. J’ai décliné.

J’ai à cœur d’accompagner les personnes qui me sollicitent, mais je ne le ferai pas dans des conditions qui ne respectent pas mes droits… ni les leurs !

 

Écrivain public biographe professionnel, ça veut dire quoi ?

La profession d’écrivain public et de biographe n’est pas une profession réglementée. Cela signifie que n’importe quelle personne peut se dire écrivain et biographe familial du jour au lendemain. Aussi, pour préciser nos droits et devoirs, certains et certaines d’entre nous se sont rapprochés de milieux professionnels dédiés afin de baliser un code de bonne conduite.

La confidentialité, la non-diffamation, le respect des personnes et de leurs histoires de vie, de leurs droits, est essentiel dans mon métier d’écrivain public biographe.

Pour ce qui me concerne, j’estime de ma responsabilité de m’entourer de professionnels du même métier que moi. Je suis adhérente du SNPCE depuis mon installation en tant qu’ « écriviateur », conseil en écriture. Je respecte leur charte, tout comme celle des autres réseaux (les biographes de la Licence Pro Conseil en écriture professionnelle et privée de la Sorbonne Nouvelle, et l’association Biographicus) avec lesquels j’échange et je construis ma pratique.

En conclusion, il est essentiel à mon sens de proposer aux personnes qui font appel à moi un service professionnel de qualité : en tant qu’auteure, je suis responsable de ce que j’écris pour elles. Cela implique que je leur explique mes droits et devoirs, et les leurs également.

 

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Photo de Arif Riyanto sur Unsplash

 

 

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